Parmi les jolis poèmes qui furent déclamés en présence du Cheikh Muhammad al-Madani (1888-1959) qu’Allah l’agrée, figure ce poème intitulé :
Quand donc Nobles du quartier !?
Sidi al-Moukhtar al-Chebili, Un des fouquaras du Sahel, le récitait souvent devant lui. Il nous a rapporté que le Cheikh lui a demandé de s’arrêter au vers numéro 10.
Qu’Allah nous accorde Sa Satisfaction.
1. Quand donc Nobles [1] du quartier mon œil vous reverra-t ‘il,
Et entendrai je, venant de ces maisons, vos appels ?
2. Quand donc le temps qui nous a séparé, nous réunira t’il,
Afin que mon cœur se délecte de vous et que mon œil vous voit enfin ?
3. Je déambule sans but devant les portes,
Peut-être vous verrais-je ou verrais je quelqu’un qui vous a vu ?
4. La passion m’a abreuvé d’une coupe d’Amour pur
Et puisse-t-elle, après m’avoir abreuvé, vous abreuver à votre tour !
5. Plut au Ciel que le Juge d’amour fasse régner Sa Loi entre nous
Et que le héraut de la Passion, après m’avoir appelé, vous convie.
6. Je suis votre serviteur, mieux, l’esclave du serviteur de votre serviteur,
Je suis votre objet, à vendre ou à acheter.
7. Je vous ai abandonné mon âme et tout ce que je possède,
Et si la fortune ne suffit pas, mon esprit sera votre rançon !
8. Ma langue sans cesse vous loue, mon cœur vous aime,
Et je n’ai d’yeux que pour votre grâce.
9. Rien ne peut honorer les mondes, si ce n’est votre beauté,
Et les amoureux n’ont d’autre objectif que votre éclat.
10. Et lorsque l’on me demande : que désires tu d’Allah ?
Je réponds : la satisfaction du Miséricordieux, puis la vôtre !
11. Une larme d’amour coule de mon œil fixe, [2]
Lui interdisant le sommeil jusqu’à ce qu’enfin, il puisse vous voir.
12. Prenez en charge mes os, où que vos pas vous mènent,
Et là où vous vous installerez, enfouissez-moi à vos côtés. [3]
13. Puis tournez sur ma tombe en dansant sur la pointe des pieds,
Alors, mes os vivront en entendant la clameur de votre assemblée. [4]
14. Et dites : qu’Allah te fasse miséricorde ô toi qui est mort d’amour,
Et si tu y es obligé, qu’Il te fasse demeurer au Firdaws. [5]
Traduction sidi ‘Abd Al-Malik
Mouqaddam d’Égletons.
France, juin, 2012.